Il était 20h et Heavynne n’avait même pas encore pensé à ce qu’elle pourrait enfiler pour la soirée bénéfice à laquelle elle devait être présente depuis 15 minutes. C’était pas compliqué, ce genre d’activités mondaines n’était pas sa tasse de thé et tout le monde le savait bien. Heavy s’y sentait mal à l’aise et fausse, elle devenait inconfortable bien vite et ne savait pas du tout quoi raconter au PDG de telle multinationale ou à l’attachée de presse d’un politicien quelconque. La brunette détestait se questionner sur ce que contenaient les bouchées de différentes couleurs que les serveurs traînaient à travers la salle et elle trouvait aberrant de devoir surveiller chacun de ses faits et gestes pour s’assurer d’être catégorisée dans le groupe des bonnes petites filles à marier. La brunette avait même fait un giga scandale à la dernière soirée de charité où elle avait accompagné sa mère, alors qu’elle avait rencontré un garçon beaucoup trop sympa et que tous les deux s’étaient mis dans la tête de boire comme des alcolos dans le but de déranger le plus possible xD. Mais malheureusement pour la belle, son plan avait lamentablement échoué et sa mère tenait plus que tout à ce qu’elle assiste encore à ces fêtes, tout en la gardant elle et ses cocktails à l’œil ahah. Ça faisait partit de sa vie que maman Hamilton disait, c’était le « prix » à payer pour avoir un compte en banque toujours plein et des tenues de designers qui remplissait son walk-in. Et en plus, la majorité des soirées étaient organisées par le magazine que dirigeait sa mère, alors Heavynne aurait eut l’air d’une gamine ingrate si elle avait évité de s’y présenter. M’enfin, c’était ce que les journaux à potins racontaient (aa).

La jeune étudiante avait pourtant pensé à tout pour agrémenter au maximum sa soirée. Vous vous souvenez du garçon mentionné plus haut, avec qui elle avait troublé tout le monde en buvant plus que permis ? Ben il s’appelle Jaxson et il se trouvait direct devant elle dans sa chambre depuis 1h environ. Tous les deux se revoyaient souvent depuis la soirée qu’ils avaient passée ensembles, tout simplement parce qu’ils avaient passé un bon moment et qu’ils s’entendaient à merveille. Jax n’était pas du genre compliqué et il était ultra marrant et Heavy s’était mis dans la tête de le traîner avec elle à chaque fête où elle serait invitée, que ce soit pour une œuvre de charité ennuyante ou pour une soirée folle avec les autres étudiants de l’université. Et ce soir il avait accepté d’être son cavalier, histoire de rendre le tout beaucoup moins ennuyant que ça aurait dû l’être xD. Heavynne était allée piquer, avant son arrivée, quelques bouteilles dans le bar personnel du beau-père pour commencer du bon pied, et elle et le beau Austen venait de s’enfiler plusieurs shooters de tequila comme des chefs. Ça s’annonçait plus que comique, et c’était pas pour déplaire à la belle Hamilton qui ne refusait jamais une soirée des plus arrosée.

Va falloir que je trouve mon paquet de gomme au plus vite avant qu’on parte parce que sinon on va sentir le fond de baril et ce serait gâcher la surprise aux autres !! rigola-t-elle, la tête plongée dans son sac à la recherche de ses menthes. Et puis j’risque de me faire gronder si ma mère voir que j’suis déjà bourrée…

Sarcastique, elle mima un air dramatique, comme si ça pouvait bien l’atteindre que sa mère se fâche contre elle. Elle était majeure et libre et bien qu’elle adorait sa maman plus que n’importe qui, Heavy considérait qu’elle avait le droit d’arriver à la soirée dans l’état qu’elle voulait. On lui avait seulement demander d’être présente, on avait pas mentionné si elle devait être à jeun ou non hihih. Voyant que l’heure avançait, la jolie brunette se leva d’un bon de son lit pour se faufiler dans son garde-robe à la recherche de la parfaite petite robe pour ce genre d’évènements. Mais c’était le comble, Heavynne avait trop de vêtements et elle n’arrivait pas à se décider, surtout que ses pensées allaient un peu dans tous les sens à cause de l’alcool pris précédemment xD. M’enfin bref, la brunette finit par enfiler une jolie robe marine type cocktail qui lui descendait aux genoux et qui n’avait pas de bretelles. Elle enfila ensuite des ballerines blanches et entraîna Jax avec elle avant qu’il ne vide la bouteille de Jack Daniels et qu’il soit inapte à la conduire à la salle où se tenait la réception.

C’est avec 1h de retard que les deux jeunes adultes arrivèrent finalement au Corwith Windmill, un hôtel de luxe où le magazine de la mère d’Heavy avait réservé l’une des plus grandes salles pour y tenir la soirée bénéfice. Hamilton passa en premier, suivit d’Austen et ralentit presque automatiquement le pas en voyant sa mère qui se tenait fièrement près du bar avec deux autres personnes.

On pourra pas aller se chercher quelque chose à boire de sitôt, y’a l’armée rouge qui guette le bar. blagua-t-elle, en faisant demi-tour pour se retrouver face à face avec Jaxson.

Le bar semblait si appétissant avec toutes les bouteilles toutes étagées et de différentes couleurs et formes, les verres et les coupes qui s’empilaient les unes sur les autres, les bols remplis de fruits frais qui serviraient pour les cocktails et les 3 barmans ultra sexys qui s’affairaient de tous les côtés pour faire plaisir à tout le monde. Heavy faisait de son mieux pour quitter l'emplacement des yeux, histoire de ne pas trop attirer l’attention de sa mère dans sa direction, mais elle n’aurait eut envie de rien d’autre en ce moment que de partager une bouteille de champagne cachée sous une des table nappée avec Jax, à dire des conneries et à tirer sur les chevilles des invités lorsqu’ils s’installaient sur les chaises autour d’eux. Au lieu de ça, elle faisait visiblement tâche, se tenant en bordure de l’entrée de la salle, se disant que finalement elle aurait du faire sa brillante et traîner le reste de tequila dans son sac à paillettes, jusqu’à ce qu’elle sente le bras fort de Jaxson entourer son bras à elle, et que le jeune homme lui murmure à l’oreille :

Laisse moi faire...

Heavynne haussa un sourcil, intriguée, puis suivit la cadence du bel étudiant alors qu’il l’entraînait vers le bar, sûr de lui. Ouais, il cherchait vraiment les embrouilles et ne devait pas être au courant que depuis la dernière soirée mondaine où ils avaient été ensembles, maman Hamilton était tout sauf pâmée sur son cas. En fait, lorsque sa fille lui avait dit avec qui elle allait venir à l’évènement, ça avait été la crise et les plus brillants étaient allés se réfugier dans les tranchées. Le souvenir de son enfant qui abuse du vin en compagnie d’un petit arrogant et qui lui fait terriblement honte continuait de hanter la mère d’Heavynne et même si elle insistait encore pour que sa progéniture assiste à ce genre de soirée, elle restait très craintive quand à la réputation qu’elle allait avoir suite aux folies de la gamine. La belle essayait donc de réfléchir à toute vitesse, juste pour que sa maman soit rassurée et voit que tout tournait bien, que rien n’allait déraper et qu’elle les laisse donc tranquilles pour le reste de la réception - ce qui leur permettrait d’abuser des bonnes choses - et fût interrompue dans ses pensée par Jax qui s’arrêtait à la hauteur de madame Hamilton et qui lui lançait, le plus poliment du monde :

Bonsoir Madame Hamilton, vous êtes ravissante, votre fille aussi d'ailleurs, vous devez être fière d'elle.

La brunette étonnée ouvrit de grands yeux et tourna la tête vers son cavalier en essayant de déceler la moindre pointe de sarcasme. Comme elle le connaissait, Jax était du type à se foutre de tout le monde, à envoyer promener l’autorité et à régler ses problèmes à la dure, mais là il venait de s’introduire tout en douceur à sa mère, de lui envoyer des fleurs et limite, Hamilton se sentit rougir face au petit compliment qu’il lui avait glissé. La jeune femme était persuadée que sa mère serait facilement bernée par les bonnes manières d’Austen, elle-même l’était ahaha, et qu’elle laisserait de côté ses idées préconçues pour lui laisser une seconde chance. Et évidemment, c’est ce qui arriva, lorsque sa mère ouvrit sa bouche pour lancer, le plus poliment du monde :

Oh mais c’est très gentil. Et je vous confirme que je suis très fière de ma Heavy. elle flatta le bras de sa fille, avant de demander : Puis-je connaître le nom de celui qui veillera à bien s’occuper de mon enfant ce soir ?

La jolie étudiante ne put s’empêcher un petit rire, pensant à la façon qu’elle et Jaxson avaient prévu de s’occuper ce soir-là, c’est-à-dire de se bourrer comme des adolescents dans les toilettes, et préféra détourner le regard pour ne pas vendre la mèche. Au même moment, Austen lui tendit une coup de vin et Heavy la prit volontiers, avant de lever la tête vers sa mère en espérant qu’elle ne passerait pas de commentaire. Ils étaient là, sa fille avait fait acte de présence et Jaxson faisait preuve de bonne foi (en surface hihi) alors il n’y avait rien d’inquiétant là non ? À l’instant que la jolie brune s’était presque convaincue que tout allait sur des roulettes, elle sentit une bouteille lourde et froide se glisser entre ses doigts et faillit sursauter et tout laisser tomber. Jax venait-il vraiment de piquer le reste de vin et de lui fourrer entre les mains xD ? Heavy oublia ses hypothèses sur les bonnes manières du garçon, se souvenant qu’il était un très bon caméléon, et se dépêcha de clore le petit meeting avec madame Hamilton sans que rien ne paraisse pour aller passer un bon de bon temps loin des yeux de tous.

Bon alors puisque les présentations sont faites, on peut peut-être filer et te laisser à tes invités maman ? demanda-t-elle, en se penchant vers sa mère pour lui donner un bisou sur la joue.
Oui bien sûr ! On se revoit tout à l’heure ma chérie ! puis elle l’attira vers elle pour lui chuchoter : Il a l’air d’avoir appris sa leçon, mais je vous garde quand même à l’oeil.
Oui oui...

Ni vu ni connu les deux repartirent comme si de rien n’était, camouflant la bouteille sous le veston d’Austen. Heavynne se sentait comme une conquérante, une guerrière qui venait de survivre à une attaque de front sur les lignes ennemies comme une pro. Elle ne put s’empêcher de lancer un regard complice à son copain, victorieuse.

Tu es vraiment le plus brillant de nous deux, sans aucun doute.

Puis elle éclata de rire et se faufila avec Jax à une table en bordure de la scène, où un orchestre jouait depuis tout à l’heure une sélection de chansons à saveur jazzy. À cet endroit ils pouvaient très bien s’installer et faire dos à la salle et ça ne paraîtrait pas le moins du monde puisqu’ils auraient l’air d’apprécier le spectacle et non de boire comme des trous (aa). Heavy prit place et fit signe à Austen de faire pareil, puis d’un geste rapide elle avala le reste du contenu de son verre, prête pour le second round. Plus vite l’alcool entrait, plus vie cette soirée aurait l’air plus amusante. mais il fallait quand même qu’ils restent discrets le temps d’ingérer leurs cocktails.

Tu crois que ça aurait été subtil de piquer des pailles au bar pour boire le vin plus rapidement ? blagua-t-elle, avant de sentir une présence dans son dos et de se redresser automatiquement.
Prince ? Tu parles d’une heure pour arriver. lança un homme à la voix grave, celui-là même qui se tenait derrière Heavynne.

Brrr, ça allait pas être facile d'être tranquilles.

♣ Les trucs de riche, c'était d'une débile insignifiance à mon avis. C'était qu'un jeu d'apparence et de faux semblants. J'étais même sur qu'il y avait pas une seule personne dans cette salle qui n'était pas en train de mentir d'une quelconque façon. Faut arrêter de croire que les riches sont honnêtes. C'est faux, les pauvres sont honnêtes. Eux, ils n'ont rien à perdre, et rien à gagner. Nous, les riches ont joues notre réputation et notre fortune chaque fois qu'on ouvre la bouche. Si vous êtes mauvais menteur, ce n'est même pas la peine d'essayer. Et moi j'étais un as. J'avais de qui tenir fallait l'admettre, mon paternel était le meilleur des exemples dans ce domaine, j'avais été à la bonne école, alors jouer les gentlemans avec la mère d'Heavynne s'était aussi naturel pour moi que jouer de la musique pour un musicien. Chacun son art, et le mien c'était le charme. Les gens s'y laissaient tous prendre, mon sourire, mes politesses...ils en oubliaient que le plus charmant des serpents est bien souvent le plus mortel. D'ailleurs...je ne pouvais pas dire ce que j'étais vraiment...le méchant garçon qui jouait au gentil ou le gentil garçon qui jouait au méchant ? Dans l'instant je dirais que la première option était la plus juste. Et je continuais de jouer ma mascarade, alors que discrètement j'empoignais le véritable but de mon intrusion ici, l'alcool. « Prince Jaxson Austen...et ne vous inquiétez pas pour votre fille, je prendrai grand soin d'elle.» Pour en prendre soin, ça elle n'avait pas à être inquiète c'était bien vrai, je ne laisserais aucun mal lui arriver...par contre je ne donnais aucune garantie sur la nature de nos projets, soit se bourré jusqu'à ce que cette fête insignifiante devienne amusante. Comme c'était pas gagné d'avance, l'alcool était nécessaire à l'atteinte de cet objectif. Et heureusement, Heavy, après avoir empoigner la bouteille que je lui avais mit entre les mains s'empressa de clôturer avec sa mère. Bon à priori je n'avais rien contre le fait de bavarder avec elle, c'était une personne charmante, mais...vous croyez vraiment que j'avais envie de passer la soirée à faire brin de jasette et politesse avec la mère de ma cavalière ?

Et on repartit presque aussi prestement qu'on était venu, direction les bordures de la scène, là où on était le plus certain d'être tranquille. Je riais à mon tour à sa remarque. «J'irais pas jusqu'à prétendre être le meilleur, mais je me débrouille pas mal...»...Après quoi on allait se poser à notre table. Je sortais aussitôt la bouteille subtilisée et la déposait devant nous. Et jusqu'à maintenant, tout allait très bien je dois dire, je n'avais même pas croisé mes parents. Ma mère ce n'était pas un problème, excepté de me regarder en me suppliant presque des yeux de me tenir tranquille, elle n'aurait rien fait. Elle était merveilleuse, et je l'aimais beaucoup, mais la pauvre n'avait vraiment aucune autorité, c'était sans doute la raison pour laquelle elle était avec mon père, il lui apportait la sécurité dont elle avait besoin, la sécurité et la fortune. Bien que ça, elle en avait pas trop besoin à mon avis. Sa renommée et les nombreuses décorations qu'elle avait obtenu pour avoir été plusieurs fois couronnés diva de la danse, devait environ équivaloir à son compte en banque, et avec mon père en plus, elle avait décroché le gros lot. «Des pailles ? Pourquoi faire ? On peut boire directement dans le biberon» Et en appuie de mes mots je lui souriais avant d'attraper la bouteille pour en boire une gorgée, je m'imaginais déjà l'air que pourrait faire les gens autour s'ils me voyaient agir. Le fait est que j'avais beau avoir la meilleure des éducations, connaître les bonnes manières comme le fond de ma poche, j'étais terriblement vulgaire et insolent dans ma manière d'être. Sans doute par pure provocation, car après tout, je n'étais pas vraiment ce qu'on pouvait qualifier de badboy, j'avais même plutôt fait office d'ange, et ce jusqu'à mes 16 ans, jusqu'à cette fameuse soirée où mon très cher père, m'avait laissé comprendre que je n'étais pas assez bien pour lui malgré tout mes efforts, malgré le fait que j'avais suivit à la lettre le moindre de ses désirs, étudié consciencieusement tout les apprentissages qu'il m'avait forcé à faire, et je n'étais toujours pas à la hauteur, pour l'être j'aurais du m'empêcher de vivre, de m'amuser, être une sorte de robot auto-programmé pour être comme lui, ennuyant et terne à mourir. Je m'étais révolté, et c'était de sa faute, quand on tient le mord trop serré, faut pas s'étonner de se faire ruer. De toute façon, je n'avais jamais eu de respect pour lui. Il était mon père point barre.

Et comme rien ne pouvait être parfait en ce bas monde, il fallait bien que ce dit père, qui était malheureusement le mien se pointe à l'improviste, son air de chieur bien planté sur le visage, et je ne le ratais pas aussitôt que je relevais les yeux, reconnaissant sa voix. Instinctivement je baissait aussitôt la bouteille pour la déposer sur la table. Mauvais timing. Et le plus choquant, c'est qu'il fit comme si de rien était, me signifiant juste que j'étais arrivé un peu tard. Pourtant je le connaissais bien, je savais qu'il devait bouillonner de rage en lui-même, sauf qu'ici, il était en public, il devait sauvé sa face et sa réputation et si je n'étais pas capable de lui faire honneur, il s'assurerait d'être irréprochable lui-même. «Le trafic...le chauffeur était pas malin.» Et je le vis sourire, à moi et à Heavynne. Le bel hypocrite oui. «Apparemment, il n'y a pas autant de trafic pour se rendre au bar...Il n'est même pas 10h, fait moi plaisir et pose cette bouteille. Je ne veux pas de scandales Prince.» Ah mais si seulement tu savais cher papa que te faire plaisir ne faisait pas partie de mes intentions. Je jetais un coup d'œil à Heavy, d'un air exaspéré. Il m'énervait à un point à peine imaginable, encore plus quand il parla à nouveau continuant à jouer son petit jeu d'homme parfait. «Enchanté de vous rencontrer enfin Mademoiselle Hamilton, j'ai entendu grand bien de vous.» Comme s'il n'était pas au courant que mon dernier exploit avait été fait en sa compagnie. «Tu dois être déçu papa, toi qui pensait que j'arriverais au bras d'une prostituée !» Je sentis quelques regards se tourner aussitôt vers nous, j'avais parlé fort et je l'avais fait exprès. Il en voulait une réputation, j'allais lui en offrir une moi. Je lançais un regard entendu à Heavy'. Pas de chance pour lui, mais j'avais des envies de scandales ce soir. «Prince...on en reparlera en d'autres circonstances, tu veux bien ?»

Heavy n’était pas là pour se prendre la tête. Elle avait déjà assez de ses petits problèmes à elle avec l’école qui lui tirait toute son énergie, sans oublier Max qui devenait de plus en plus bizarre avec elle et qui l’alarmait pas mal. La brunette était née pour voir la vie simplement, pour éviter le drame et les histoires compliquées et surtout pour ne pas avoir besoin de se casser la tête avec des futilités, genre surveiller ses faits et gestes lors d’une soirée. Pour la jeune fille, les gens – pour ne pas dire les riches – perdaient beaucoup trop de temps à bien faire valoir leur apparence, du temps précieux qu’ils pourraient mettre ailleurs comme pour se donner un moment pour s’amuser et se décoincer un peu. C’est vrai, à chaque évènement bénéfice où on la forçait à assister, la belle était consternée par l’attitude des invités, qui se regardaient tous les uns les autres, prêts à exploser au premier faux-pas de leur voisin. Les tenues étaient étudiées à la loupe et les coiffures pareil, le moindre détail qui accrochait et on pouvait être certain de se faire cataloguer comme LA personne qui n’a pas bon goût. Y’en a aucun qui veut se faire remarquer mais tout le monde en met plein la vue. Heavynne leva les yeux au ciel, exaspérée de voir que ce soir c’était pareil que toutes les autres fois, pour finalement jeter un coup d’œil sur son cavalier, Jaxson qui se trouvait assis juste à côté d’elle. Par chance, lui il avait compris comme elle que toute cette mascarade sentait le faux à plein nez et il ne se gênait pas pour le faire savoir à quiconque osait lui demander. Il était plus qu’amusant en prime, et la brunette se félicitait de l’avoir trouver maugréant près du bar à salade il y avait quelques semaines, parce que maintenant, il s’avérait être un allié ultra important lors de l’opération : on se bourre comme c’est pas permis aux fêtes mondaines de maman.

L’étudiante venait tout juste de sursauter en entendant une voix masculine dans son dos et curieuse, elle ne put s’empêcher de faire volte-face. Derrière elle se trouvait un homme d’un certain âge avec une stature plus qu’imposante et qui semblait juger Jax du premier regard. Se fiant à la description que lui avait fait son ami de son père, la jeune fille comprit qu’il s’agissait du paternel et ravala sa salive. Il n’était pas commode selon la rumeur.

Le trafic...le chauffeur était pas malin. se justifia Jax, alors que son père lui demandait pourquoi il était en retard.
Apparemment, il n'y a pas autant de trafic pour se rendre au bar...Il n'est même pas 10h, fait moi plaisir et pose cette bouteille. Je ne veux pas de scandales Prince.

Automatiquement, Heavy se sentit visée car elle aussi tenait une coupe pleine à la main, ça et la remarque qu’elle avait passé tout à l’heure sur le fait de boire avec des pailles que monsieur Austen avait surement entendu. Elle se redressa aussi de sa chaise, comme si l’homme qui venait de les rejoindre le lui avait ordonné par la pensée. Juste sa présence inspirait l’autorité, on aurait dit un lieutenant ou un truc du genre à l’armée, le type de personne qu’on ne veut pas forcer à nous disputer. Bon et ne pensez pas que Hamilton est une froussarde, vu sa réaction devant le père de Jaxson. Avec sa mère et son beau-père, aucun problème pour défier les commentaires et les réactions, pareil avec les profs. Pas qu’elle soit une rebelle, mais quand quelque chose ne lui convenait pas, Heavynne avait assez de courage pour assumer ses opinions et le dire haut et fort. Mais là c’était pas pareil. Le père de son cavalier lui faisait presque peur et elle n’avait surtout pas envie qu’il se la prenne en grippe.

Enchanté de vous rencontrer enfin Mademoiselle Hamilton, j'ai entendu grand bien de vous. envoya monsieur Austen à Heavy en se penchant pour lui prendre la main.
Oh euh… Moi aussi. bafouilla-t-elle, surprise, et presque sur un ton interrogateur.
Tu dois être déçu papa, toi qui pensais que j'arriverais au bras d'une prostituée ! s’exclama alors Jax du tac-o-tac, faisant taire les invités autour d’eux.

Et Heavynne ne put s’empêcher un éclat de rire, qu’elle étouffa aussitôt en sentant le regard noir du père de Jax la foudroyer. C’était pas sa faute si elle imaginait de quoi aurait eut l’air la soirée si le beau et élégant Prince Jaxson, héritier de la famille Austen, s’était pointé avec une fille qu’il avait ramassé sur le trottoir en face de l’hôtel. Une belle grande blonde pulpeuse avec des pantalons de latex rose fluo, un bodysuit en léopard qui épousa ses formes plus que généreuses au niveau de la poitrine et une chevelure de lionne aromatisée à 3 différentes sortes de fixatif. Non sans blague, le garçon aurait fait fureur et probablement que toutes les dames ici présentes auraient poussé des exclamations de dégoût alors que les petits messieurs tous rassemblés autour de leur gros cigare auraient ouvert les yeux, plus qu’intéressés. M’enfin, l’important ce n’était pas la vision plus que comique qu’avait la brunette, mais plutôt l’air furax qu’affichait le papa de Jaxson alors que dans un sursaut il lui glissa :

Prince...on en reparlera en d'autres circonstances, tu veux bien.

Hamilton remarqua tout de suite le rictus furieux qu’essayait de retenir monsieur Austen. Il était bien comme l’avait décrit son fils. Dur, froid et surtout, il ne montrait jamais aucunes émotions en public. La brunette résistait à l’envie de prendre une gorgée de vin le temps qu’il était avec eux, ayant presque peur qu’il se mette à la chicaner si fort que son verre de crystal lui exploserait entre les doigts. Comme est-ce que Jaxson faisait pour rester de marbre face à son père ? Il ne lui faisait pas un peu peur, au fond ? Parce qu’avec l’air indifférent qu’il affichait, tout portait à croire qu’il s’en fichait, que son intonation furax et son regard noir lui coulait sur le dos comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Le silence les entourait, les deux hommes ne disaient rien et se défiaient du regard, et bientôt les plus curieux autour d’eux commencèrent à regarder ce qui se passait. Non, pas de l’attention toute de suite, ils n’avaient pas encore assez bu xD. Et dans un élan d’héroïsme, Heavy se leva d’un bond puis prit la main de Jax et se tourna vers le père de celui-ci, avec l’expression la plus aimable du monde et lui dit :

J’ai été très heureuse de faire votre connaissance. elle lui fit une petite révérence. Malheureusement, nous allons devoir nous séparer. Votre fils m’a offert plus tôt une danse et je me meurs d’envie de l’accompagner sur la piste. et hop, un petit clin d’œil subtil vers Jaxson. Au plaisir de vous revoir ce soir Monsieur Austen.

Sans attendre et fière comme un paon de son évasion, la brunette entraîna vite fait son cavalier loin de son père, avant que tous les deux ne s’explosent l’un sur l’autre.

Tu me remercieras en piquant une autre bouteille de vin tout à l’heure ! s’exclama-t-elle, en même temps qu’elle se faufilait au travers des danseurs pour trouver l’endroit idéal où se déhancher sur l'air de jazz qui venait de débuter.

♣ Mon père, il était à la base de tout, c'était la cause de ma rébellion. Oui, car avant, quand j'étais le petit garçon sage, je ne m'en plaignais pas pour autant, j'aurais volontiers suivie les lignes de conduite que ma famille m'avaient fixées, j'aurais suivis pas à pas la vie qu'ils avaient tracé pour moi, soit apprendre le métier de mon père pour le succéder, marier une fille de bonne famille que mon père aurait approuvé et reprendre le travail et l'héritage de mon père lors de son trépas. Mon père, mon père, mon père. Ma vie tournait et tourne toujours autour de lui, comme si j'étais sombre. J'avais beau essayer de m'en détacher, j'en étais incapable. Il était toujours là devant moi ou derrière moi, et peu importe ce que je faisais il y restait. Et pourtant tout ce que je demandais, c'est qu'il m'accorde un minimum d'importance, qu'il cesse de me dire ou de me faire comprendre que je n'étais pas à la hauteur. Il s'en fichait au fond, et me faisait des reproches alors que je n'avais rien fait de mal. Aujourd'hui, je m'arrangeais au moins pour qu'il ai des bonnes raisons de le faire. Je voulais attirer son attention, lui montrer que j'étais pas son petit chien obéissant, que j'avais mes propres idées et ma propre conception des choses, mais peine perdue, il en restait tout de même indifférent. Oui, ça le fâchait, oui il était furax des scandales que je provoquais, mais comme s'il avait deviné le but de mon petit jeu, il s'évertuait à ignorer. Il était en colère, mais ne sévissais pas, hormis quelques mots durs et provocations. Il me laissait faire, et réparait mes bêtises derrière moi. Ce n'était pas ce que je voulais. Il n'y avait que ma mère qui en souffrait, et elle n'était pas la bonne victime, mes bêtises ne lui était destinées.

Et là comme toujours mon père s'affichait dans toute sa splendeur, autoritaire, fier et droit. Et je savais qu'aux yeux des invités, il passerait encore pour le héros, celui qui a un fils intenable et qui arrive à se contenir quand même, qui ne perd pas son sang froid. À la limite, il passait presque pour l'âme généreuse, qui accordait de son précieux temps pour ramener un sale petit délinquant dans le droit chemin. Je n'avais jamais ce que je souhaitais, impossible de l'atteindre. Et comme un paon, il recevait mes provocations comme si elles avaient été des compliments. Allant jusqu'à faire mine de politesse envers Heavynne, comme si moi j'allais croire à son petit jeu d'acteur. Je savais que la première chose qu'il ferait en entrant à la villa, ce serait de dire à ma mère que la fille Hamilton était une sans éducation, et que je devrais fréquenter une fille bien mieux, comme celle de l'ambassadeur. Celle-là même qui n'était pas très loin, un petit geek au bras, et qui devait remercier le ciel de ne pas m'avoir accompagné ce soir, considérant les regards indignés que me lançait l'entourage quand j'avais mentionné le mot prostituée. Bah quoi ? Ça choquait leur petites oreilles chastes ? J'entendis le petit éclat de rire étouffé de Heavy, qui semblait un peu mal à l'aise depuis l'arrivée de mon père. En soit, c'était normal, tout le monde l'était, il dégageait une telle énergie qu'il pourrait à lui seul mener cette salle à la baguette. Pas pour rien qu'il faisait dans la politique. Moi je lui tenais tête, mais j'avais 22 ans de pratique derrière moi. Je jetais un regard à Hamilton, j'en avais marre et j'étais à deux doigts de lui éclater un vrai scandale, heureusement elle sembla capter le message. Car aussitôt elle se leva, s'attirant à son tour l'indignation de notre public. Et tout ce que je vis, ce fut mon père, relevant d'un sourcil à la manière d'un homme qui regardait une folle de l'hospice. Après ses salutations aimables, Heavynne m'entraina aussitôt à sa suite, je la suivis sans me faire prier, pas mécontent de m'éloigner de mon paternel. J'avais quand même prit la peine de lui jeter un sourire provocateur juste avant, histoire de bien enfoncer le clou et de ne pas lui donner de faux espoirs sur mes intentions nobles. «T'inquiète pas, on en piquera plusieurs bouteilles, j'ai bien l'intention de finir sur le cul !». Et alors qu'on se faufilait parmi les danseurs, je croisais le regard de ma mère, me suppliant pour la millionième fois de ne pas faire de vague. J'aurais aimé lui donner raison, mais ma motivation de provoquer mon père était encore plus forte. Et on s'arrêtait juste à temps pour reprendre la danse qui commençait, une danse que je connaissais bien, forcément avec ma mère, j'aurais été bien pâle de ne pas savoir danser. «J'arrive pas à croire que tout le monde mord à l'hameçon, il ment comme il parle. Je suis désolé, mais entre-nous, il n'étais pas du tout ravis de te voir.» Et je pestais encore contre mon père, alors qu'on suivait les mouvements de la danse, en parfaite harmonie avec les autres danseurs. C'était tellement coincé comme musique. Avoir eu la possibilité, j'aurais mis de la vrai musique, celle qui vous autorise à vous déhancher, à boire comme des trous pendant toute la nuit. Je jetais un coup d'œil à la ronde et mes yeux de fixèrent à nouveau sur la fille de l'ambassadeur. Elle semblait se réjouir, elle avait de quoi, elle aurait été verte d'avoir été ma cavalière après la façon dont j'avais parlé à mon père. De toute façon, personnellement, je ne démordais pas, je la trouvais affreuse. Je souriais à Heavy' et lui faisant un signe pour qu'elle regarde à son tour. «La fille de l'ambassadeur, c'est avec elle que mon père voulait que je vienne...T'en pense quoi ?» Rien de mieux que l'avis d'une femme pour juger d'une autre femme non ? Et du coup, je me demandais bien ce que je dirais d'Heavy' si on me posait cette question pour elle. Elle était superbe, ça ne je n'avais aucun problème à le dire, et elle était surtout l'une des seules filles à qui j'accordais du respect. Les autres, elles n'étaient la plupart que des baises d'un soir, des amies aussi, mais pas le même genre d'amitié que j'avais avec Heavynne, elle, je ne lui avais jamais touché.

Sauve qui peut, je crois était la devise qui pouvait le mieux caractériser ce qui se passait en ce moment. Heavy tenait entre ses doigts la main de Jaxson et elle l’entraînait loin de ce qui aurait pu devenir son adversaire si les choses avaient continué de s’envenimer. M. Austen cherchait les problèmes et il en était totalement conscient. Il passait des commentaires plus que déplacés, il jetait des regards hautains à son fils et il ne se gênait pas pour le faire se sentir comme un moins que rien, et ce devant un public qui se tenait en haleine. Déjà juste ça, ça aurait suffit à froisser n’importe quel enfant de riche. Mais en plus, connaissant l’attitude snobinarde qu’avait le père de Jax dans l’intimité, Heavynne n’était pas du tout surprise de voir son cavalier qui bouillait intérieurement, qui serrait les poings et qui n’attendait que le signal sonore pour entrer sur le ring de boxe en amenant avec plaisir son paternel avec lui. Son instinct de femme avait vu juste, parce que dès qu’elle s’était levée pour saluer papa ingrat et partir sur la piste de danse avec fiston, elle avait bien vu le sourire que Jaxson avait lancé au passage. Un sourire moqueur, exécuté dans le seul but de provoquer et que la brunette avait écourté en tirant délicatement un peu plus fort sur le poignet du jeune homme. C’était pas la peine de faire un drame ici, en fait pas tout de suite (aa), et monsieur Austen en aurait été que plus satisfait de montrer à tout le monde à quel point son fils était ingrat et difficile à vivre. En fait, c’était probablement le plan à la base, de faire voir au grand jour le caractère si difficile de Jax et comment on devait être fort psychologiquement pour apprendre à vivre avec. Ri-di-cule.

T'inquiète pas, on en piquera plusieurs bouteilles, j'ai bien l'intention de finir sur le cul ! s’exclama Jax, alors qu’ils s’éloignaient de plus en plus de son père.
Ohé, j’aime ta façon de réfléchir. Et puis tu me rassures hen, l’alcool ne va pas te rendre snob et hautain et tu ne me plaqueras pas près du bar à salade en prétextant que je suis une mauvaise influence pour toi et que tu mérites une vraie jeune femme du monde comme cavalière ? blagua-t-elle, essayant de dédramatiser en riant de l’attitude de la haute-société qui les entourait.

Elle pouvait bien en rire la pauvre, parce que depuis la mini-crise du père de Jaxson les invités leur lançait à elle et au garçon des regards de biais, les reconnaissant tout de suite comme les deux débauchés qui avaient terminé la tête dans la toilette à la dernière soirée bénéfice. On les avait reconnus et maintenant, Heavy sentait que les gens attendaient la suite, qu’ils s’en régalaient presque et qu’ils avaient hâte de voir quel scandale il préparait. C’était plutôt triste quand on y pense. Eux avec leur petite vie parfaite ils devaient s’emmerder plus que c’était permis, pendant que Hamilton se déhanchait comme une petite fille et laissait son cavalier la faire tournoyer dans tous les sens sur l’air de jazz que l’orchestre leur jouait. La vie était ainsi faite il fallait croire, ils y avaient ceux qui s’inquiétaient de tout et qui anticipaient le moindre détail de travers et il y avait les autres, ceux qui se faisaient regarder de haut et qui passaient leur temps à arracher des regards de dégoût à la première catégorie. Bizarrement, c’étaient ceux-là qui avaient le plus de plaisir. Hamil’ voyait bien que malgré ce qu’il montrait, Jax n’était pas du tout en plein contrôle et que l’intrusion de son père dans leur petit cocktail d’arrivée l’avait rendu assez furieux. C’était dommage, ils auraient pu passer une soirée géniale et c’est probablement ce qui allait arriver, mais ça ce serait après que Austen ait réglé ses comptes et qu’il ait la tête vidée par ses envies de vengeances à papa.

J'arrive pas à croire que tout le monde mord à l'hameçon, il ment comme il parle. Je suis désolé, mais entre-nous, il n'était pas du tout ravis de te voir. lui lança-t-il à l’oreille alors qu’il l’attirait vers elle pour exécuter un mouvement de danse.
Oh, j’suis très bien au courant ne t’inquiète pas. J’suis peut-être ultra naïve mais il y a des choses comme ça qui saute au visage. Et ça me fait ni chaud ni froid, j’ai pas besoin de quelqu’un de plus dans ma vie qui va me dire comment me comporter. J’ai déjà ma mère et son nouveau mari pour ça.

Haaaan, le beau-père. L’homme avec qui maman Hamilton avait décidé de convoler en juste noces deux ans plus tôt. Paul de son prénom. Ben lui, Heavynne ne l’aimait pas du tout. Et vous la connaissez, c’est très rare qu’elle n’apprécie pas quelqu’un la petite. Pourtant, Paul avait couru après, il avait été moche et il l’était encore et il le serait probablement toujours et la brunette rêvait du moment où elle ramasserait ses choses et fileraient en appartement. Paul était dans la vie des Hamilton depuis longtemps, il avait d’abord été le voisin assez insistant qui venait toujours cogner à leur porte pour emprunter du sucre ou du lait, à savoir qu’il avait pas un rond pour aller en acheter au supermarché. Après il était passé au statut de flirt avec la maman d’Heavy. Il l’invitait à prendre des cafés, il lui téléphonait tout le temps et il laissait traîner sa brosse à dents sur le comptoir de la salle de bain à toutes les fois où il squattait chez les filles. Et finalement, clopin-clopant madame Hamilton lui avait laissé une chance et il avait emménagé avec la petite famille. C’était pas une mauvaise personne en soi, mais il était du genre collant à toujours vouloir savoir ce que Heavy faisait, avec qui elle sortait… il l’avait même déjà mis en garde au sujet de Maxim en lui disant qu’un garçon qui est aussi proche d’une fille ne veut qu’une chose : coucher avec elle et lui briser le cœur. Un taré donc, et en plus, il avait jamais été bien fortuné et là en débarquant dans leur vie il avait dégoté le jackpot, et s’était tourné en nouveau-riche qui juge comme personne. Bref, Heavy ne le portait pas dans son cœur.

La fille de l'ambassadeur, c'est avec elle que mon père voulait que je vienne...T'en pense quoi ?

La jeune femme secoua la tête, sortant de ses pensées, et jeta un coup d’œil dans la direction que Jaxson pointait. Elle n’était pas hideuse certes, mais elle n’avait pas un charme explosif qui terrasserait tous les garçons dans la salle. Tout d’abord, il y avait ses cheveux, ils avaient l’air secs et assez mal entretenus, et un bon masque hydratant lui aurait pas fait de tord… et Heavynne se retint pour éclater de rire. Est-ce qu’elle était vraiment en train de la juger comme tout le monde le faisait avec elle ? Préférant éviter tout commentaire déplacé, elle en profita pour lever sa petite tête brune vers Jax et lui souffler, amusée :

Bah, c’est pas vraiment mon style, alors je te la laisse. Et puis avec la fortune de son paternel elle pourrait bien nous payer tous les deux un voyage ultra luxueux autour du monde, ce qui ne serait pas de refus quand même. elle fronça les sourcils, feignant d’être sérieuse. Alors t’es mieux d’être sympa avec elle, j’y tiens à tous les cadeaux qu’elle va te faire et que tu vas me refiler parce que t’es trop bien comme type !

Hamilton lui tira la langue et esquissa un petit pas de danse pour finir en grand sur la chanson qui se terminait. Puis elle passa ses doigts dans ses cheveux, ramenant une mèche rebelle derrière son oreille, et se rendit compte que l’orchestre venait d’entamer un morceau un peu plus langoureux, une pièce mélancolique qui suggérait aux danseurs de s’enlacer et de se laisser porter par les notes. Heavy remarqua, après avoir balayer la foule sur la piste de danse, que sa mère regardait vers eux par-dessus l’épaule de Paul. Elle avait surement vu ou bien entendu parler de la petite scène qui s’était déroulée avec monsieur Austen. Et merde, un sermon de plus au menu pour le retour à la maison. La jolie brune ravala sa salive en levant les yeux au ciel, puis elle se tourna vers Jax qui lui aussi semblait perdu dans ses pensées.

Alors, on danse ce slow de façon totalement obscène ou on kidnappe la fille de l’ambassadeur et on demande une rançon en bouteilles de rhum et de vodka ?