Franchement, ils avait l’air bien débile ces petits jeunes. June avait la folle envie d’aller les voir, pour leur apprendre ce qu’est la vie, et comment passer une bonne soirée, un vraie. Après tout, ils avaient juste besoin de trois joints et de deux bouteilles. Neuneu comme ils étaient, ils ne mettraient pas longtemps avant de vomir partout. Cette image de ces pauvres petits dormant dans une marre à l’odeur répugnante la fit sourire. Ca pouvait être drôle, très drôle même. C’était décidé, la jeune fille irait leur proposer ses substances lorsqu’elle s’en irait. Après tout, même si ils refuseraient, elle a toujours eut un grand pouvoir de persuasion.

Quelque chose, ou plutôt quelqu’un interrompit June dans ses idées folles. Pour qui il se prenait, à venir si près d’elle et à coller sa bouche contre son oreille ? Enfin, il n’y avait aucuns doutes sur la personne, c’était certainement Carron. Défoncée et alcoolisée ou pas, elle le reconnaîtrait sans aucuns problèmes. Il n’y avait que lui qui avait cette audace si exaspérante et craquante à la fois.

« Encore une fois, tu me fais de l'ombre ma belle »

Le jeune homme n’apprenait rien à June. Elle savait parfaitement que c’est elle qui faisait de l’ombre à l’autre et pas le contraire. Elle était même contente qu’il le dise par lui-même. Peut être qu’il n’avait pas voulu dire ça, mais il l’avait dit, c’était le principal. Lui, il venait juste l’embêter au cour d’une soirée de travail qui s’annonçait très bonne. Elle aurait toutefois préféré qu’il s’agisse d’un autre dealeur. Ca aurait été bien plus simple. Effectivement, elle lui aurait juste montré qu’il n’avait rien à faire là, et hop ! Il se parti aussi vite qu’il était venu. Mais avec Carron, c’était différent. D’une part parce qu’il était aussi têtu, ou presque que June, mais aussi parce que même si c’était elle qui lui faisait de l’ombre, il avait lui aussi de nombreux clients, et de nombreux endroits qu’ils fréquentaient. Il serait donc difficile de le faire partir. Tant pis, elle aimait les complications.

Sans plus attendre, June se leva, veillant à ne pas mettre un coup de boule à Carron. Après réflexion, ça aurait été comique comme situation. Mais ça aurait été dommage d’abîmer sa gueule d’amour. Une fois debout, elle garda tout de même une distance très faible avec lui. Elle n’avait pas peur de la proximité, bien au contraire. D’ailleurs, il y avait des chances que cette rencontre au bord du lac se finisse dans un lit, ou autre part, qui sait. Mais là, il faut dire que la belle June était énervée que Carron vienne s’incruster dans son coin de paradis.

« Je sais mon ange. Mais à toi de faire preuve d’intelligence et de filer d’ici. »

June savait parfaitement qu’elle ne s’en sortirait pas avec une phrase magique, qui était de faire des miracles. Elle aussi elle devait faire preuve d’intelligence pour le faire partir. La réflexion et tout ce qui allait avec attendrait, elle décida de d’essayer n’importe quoi. Peut être que dans le fond fond fond, il y avait une part d’elle bien cachée qui voulait que Carron reste. Existante ou pas, elle décida de mettre cette idée de côté, et de coller sa tête contre celle du jeune garçon. Puis, elle fit quelque pas, histoire de le faire reculer. Un peu de marche arrière ne lui ferait pas de mal. Ce qu’elle voulait ? Le faire tomber. Mais il était plutôt coriace le petite, au bout d’un moment, elle devrait se résigner à abandonner. June se l’accordait. L’idée était complètement stupide. Elle cherchait tout simplement à se rendre plus folle qu’elle ne l’était, juste pour montrer que niveau folie, elle pouvait faire peur.